Puis-je faire remorquer un véhicule sur un terrain privé ?

Soudain, une voiture étrangère est garée sur son propre emplacement ou devant son garage. La première chose à faire est d'appeler le service de remorquage. Mais attention : le remorquage sur un terrain privé ne doit être qu'un dernier recours et peut vite devenir un boomerang coûteux en termes de frais.

Le remorquage sur un terrain privé doit être bien pesé : C'est la bonne mesure en apparence, mais elle est souvent injustifiée sur le plan juridique. Photo : iStock

C'est énervant, ça prend du temps et l'instinct dit "Remorquage ! Mais en cas de mauvais stationnement sur notre propre terrain, nous devrions tout de même nous garder de composer trop vite le numéro de téléphone d'une entreprise de remorquage : Le risque de se retrouver avec des frais à payer est assez élevé. En principe, la règle est la suivante : sur le domaine public, la police peut faire enlever le véhicule à sa discrétion et réclamer les frais au propriétaire par voie administrative. En revanche, sur un terrain privé, appeler les forces de l'ordre ne sert à rien : elles ne sont pas compétentes et ne peuvent et ne doivent rien faire dans ce cas.

Le remorquage privé a ses inconvénients. Il est soumis à des conditions strictes. La mise en fourrière doit être proportionnelle. Même un panneau menaçant les automobilistes mal garés de les remorquer n'y change rien. Cela signifie qu'il s'agit du dernier recours et qu'il n'est autorisé que s'il est vraiment nécessaire. Il convient tout d'abord de vérifier si le conducteur mal garé a laissé une note avec un numéro de téléphone portable dans sa voiture. Ensuite, il est raisonnable d'attendre que le contrevenant s'en aille. S'il ne le fait pas, il faut essayer de l'avertir, par exemple en sonnant à une porte d'entrée à proximité ou en vérifiant les plaques d'immatriculation et en l'appelant. Si rien n'y fait, la mise en fourrière est envisageable - mais uniquement si la voiture mal garée est vraiment sur le chemin. Peut-on aussi se garer à côté ? Dans ce cas, il vaut mieux ravaler sa colère et ne pas se faire remorquer. En cas de procès, le résultat pourrait être le même : Le remorquage n'était pas nécessaire.

Cela se retourne contre eux, surtout en raison des coûts. Il est certes possible de réclamer les frais à la personne remorquée (ou de céder la créance à l'entreprise de remorquage). Mais si le conducteur fautif ne paie pas de son plein gré, c'est le donneur d'ordre qui doit payer et intenter ensuite une action en justice pour récupérer les frais - ce qui prend du temps, engendre des coûts et ne garantit malgré tout jamais de récupérer l'argent.

Donc punir différemment le conducteur mal garé, par exemple en bloquant sa voiture ? Non, pas du tout ! Cela peut coûter très cher en tant que contrainte. Cela signifie que la justice personnelle est interdite et que les erreurs des autres ne nous autorisent pas à enfreindre nous-mêmes la loi. Il est possible de réclamer des dommages et intérêts au conducteur mal garé, par exemple parce qu'il a manqué un rendez-vous professionnel. Mais il est difficile de prouver ce préjudice. En d'autres termes, avoir le sentiment d'avoir raison et obtenir objectivement gain de cause sont souvent deux choses très différentes.

Peut-on au moins distribuer un "bus privé" ? Exiger une indemnité de dérangement n'est possible que si une interdiction judiciaire existe et qu'elle est signalée de manière claire et précise. Le propriétaire a alors le choix : il peut exiger une indemnité d'un montant raisonnable (généralement de 20 à plus de 50 francs) ou la dénoncer immédiatement ou en cas de non-paiement (amende généralement à partir de 200 francs). Le contrevenant ne peut guère éviter de payer. Le revers de la médaille : une telle interdiction judiciaire coûte, selon les autorités, au moins 600 francs plus le panneau.

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