IAA 2019 : la crise laisse des traces
LES NOUVELLES IDÉES SONT DEMANDÉES Le Salon international de l'automobile qui ouvrira ses portes du 12 au 22 septembre à Francfort et qui compte parmi les grandes mises en scène de la branche n'est pas placé sous une bonne étoile. A l'instar de Peugeot, Mazda, Volvo et Toyota, d'autres exposants tournent le dos à ce salon traditionnel consacré à l'automobile. Mais plus grave encore : Les [...]
A l'instar de Peugeot, Mazda, Volvo et Toyota, d'autres exposants tournent le dos à ce salon traditionnel consacré à l'automobile. Mais plus grave encore : Le secteur automobile est en crise. Les nombreuses premières de l'IAA ne parviennent pas à le masquer.
Année des avertissements sur bénéfices
Ferdinand Dudenhöffer, titulaire de la chaire d'économie générale d'entreprise et d'économie automobile à l'université de Duisburg-Essen : "2019 est l'année des avertissements sur les bénéfices plutôt que des grands succès. Nous allons au-devant de graves années de crise". Le flot de mauvaises nouvelles semble lui donner raison. Les gros titres négatifs de ces dernières semaines ternissent l'attente de l'IAA qui, selon la volonté de l'association de l'industrie automobile (VDA), organisatrice de l'événement, doit devenir le point de rencontre de la branche, une vitrine ainsi qu'un espace de discussion et de démonstration. Les thèmes ne manquent pas.
Repositionnement des producteurs
Le cabinet de conseil Ebner Stolz Management Consultants et le professeur Willi Diez, ancien directeur de l'Institut pour l'économie automobile (IfA) à l'École supérieure d'économie et d'environnement de Nürtingen-Geislingen, arrivent à la conclusion suivante : "Malgré les succès indéniables du passé : une poursuite linéaire de l'activité n'est pas une option convaincante. Les constructeurs et les fournisseurs établis doivent se repositionner s'ils veulent continuer à jouer un rôle à l'avenir".
Un secteur dans une situation critique
Tout cela frappe l'industrie automobile à contretemps. "L'industrie se trouve dans une situation très critique", constate le professeur Stefan Bratzel, directeur du Center of Automotive Management (CAM) à la Fachhochschule der Wirtschaft (FHDW) de Bergisch Gladbach, auprès du Financial Times. "Non seulement elle est touchée par une baisse de la demande sur ses principaux marchés et par des incertitudes commerciales, mais elle investit en même temps des milliards dans la transition vers l'électromobilité". La question angoissante est la suivante : les clients suivent-ils ce changement ? A première vue, la réponse est oui.
Un tournant dans les transports grâce à l'hydrogène
"Au lieu de se focaliser trop sur la mobilité électrique, la politique devrait en même temps accélérer le développement de l'infrastructure d'hydrogène. Car cela permettrait de réaliser des économies substantielles dans le cadre de la transition des transports : Les coûts d'infrastructure pourraient baisser jusqu'à six milliards d'euros si les quelque 40 millions de voitures à zéro émission prévues d'ici 2050 fonctionnaient pour moitié avec des batteries et pour moitié avec des piles à combustible", peut-on lire dans une étude soutenue par la fondation ADAC.
Luca de Meo découvre le gaz naturel
C'est peut-être pour cette raison que Volkswagen a redécouvert un vieil amour : le GNC. Pendant longtemps, le groupe de travail sur la mobilité au GNC, qui regroupe, outre les marques Volkswagen, des partenaires issus des secteurs de l'approvisionnement en gaz, de l'exploitation de stations-service et de la construction de réseaux, est resté remarquablement calme.
Aujourd'hui, il reprend de la vigueur car, selon Luca de Meo, le patron de Seat, on est convaincu que le GNC jouera un rôle important dans la transition vers une mobilité durable et qu'il offrira un grand potentiel commercial pour l'industrie automobile et pétrolière.
"Être écolo n'est plus une option. C'est un must", a déclaré le président du directoire de Seat à l'occasion des CNG Mobility Days à Berlin : "En tant que constructeur automobile, nous devons proposer une large palette de technologies alternatives afin que nos clients puissent décider eux-mêmes laquelle leur convient le mieux".
Une avalanche de voitures électriques à Francfort
En tout cas, les nouvelles voitures électriques ne manqueront pas à l'IAA. Et peut-être même que les exposants parviendront à répondre à quelques-unes des nombreuses questions en suspens qui préoccupent actuellement les automobilistes. Ils rendraient ainsi un bon service à leurs clients, à leurs employés et à eux-mêmes. Car des marchés incertains ont des conséquences fatales. Reste à savoir dans quelle mesure l'ombre planera sur le prochain Salon de l'auto de Genève.