Loi sur le CO2 : l'UPSA reste ouverte à l'innovation
ACTUALITÉS EN DÉBAT Il reste encore deux jours avant la fin de la votation sur la nouvelle loi sur le CO2, le 13 juin. Le président central de l'UPSA, Urs Wernli, craint pour la branche automobile des charges plus élevées à l'avenir en cas d'acceptation de la loi sur le CO2. La votation sur le CO2 est imminente. Quelles pensées vous accompagnent en vue de ce scrutin ? Urs Wernli : "La Suisse est une belle [...].
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La votation sur le CO2 est imminente. Quelles pensées vous accompagnent en vue de ce scrutin ?
Urs Wernli : "La Suisse est un beau pays. Nous avons une qualité de vie élevée et un environnement intact. Nous devrions nous en réjouir. Avec la loi révisée sur le CO2, nous risquons d'avoir plus de bureaucratie et des coûts plus élevés. Nous devrions éviter cela".
... il faut que vous expliquiez cela plus précisément.
Urs Wernli : "On veut imposer un nouveau comportement à l'économie et à la population par des interdictions, des prescriptions et des obligations. Cela nous inquiète. Que donnez-vous comme conseil aux électeurs pour la votation ? Aller voter dans tous les cas et rejeter la loi. Motiver ses amis et ses connaissances à voter dans notre sens".
Qu'est-ce qui vous déplaît le plus dans la loi sur le CO2 ?
Urs Wernli : "Notamment l'augmentation du prix du carburant, jusqu'à douze centimes par litre. C'est injuste et disproportionné. Cela entraîne une augmentation des charges pour de nombreuses PME et également pour nos membres, ce qui rend la situation actuelle déjà difficile encore plus difficile".
... et qu'est-ce qui vous déplaît encore ?
Urs Wernli : "De plus, la loi sur le CO2 révisée ne tient pas compte de la volonté populaire, car les citoyens ont décidé, lors de la votation du 12 février 2017, d'affecter les paiements des sanctions CO2 des importateurs automobiles au fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération NAF. Un peu plus de quatre ans plus tard, l'eau a coulé sous les ponts et n'est plus valable".
"A l'avenir, la moitié des recettes sera détournée vers le nouveau fonds climatique à créer, dont l'affectation sera soumise à l'arbitraire, aux caprices et aux majorités du Parlement. C'est plus qu'un simple mépris, c'est un mépris évident de la volonté du peuple".
Qu'est-ce que cela signifie pour la branche automobile si la loi sur le CO2 est rejetée dans les urnes ?
Urs Wernli : "En cas de rejet, il faudra rapidement s'attaquer aux thèmes importants tels que la production de carburant synthétique à partir de sources d'énergie renouvelables, la poursuite du développement des stations de recharge électrique, la promotion des propulsions alternatives comme les véhicules à gaz et les programmes d'efficacité énergétique pour le parc automobile existant, comme l'AutoEnergieCheck de l'UPSA".
La limite de CO2 de 118 grammes par kilomètre à partir de 2021 est fixée, et avec elle les pénalités. Qui paiera au final ?
Urs Wernli : "Au final, c'est le client qui achète un véhicule plus motorisé".
Les conséquences négatives du changement climatique ne doivent pas être minimisées. Il est toutefois indéniable que la part de responsabilité de la Suisse est inférieure à un pour cent. Pourquoi donc cette hystérie presque maladive ?
Urs Wernli : "D'une part, parce que par le biais des médias, on reproche en permanence aux hommes d'être largement responsables de l'évolution du climat et qu'une sorte d'ambiance apocalyptique est diffusée. D'autre part, la représentation des effets dramatiques du changement climatique attise la peur".
Les opposants au projet affirment que l'acceptation de la loi sur le CO2 entraînerait des coûts supplémentaires de 1000 francs par an pour une famille de quatre personnes. Ce chiffre repose-t-il sur des calculs sérieux ?
Urs Wernli : "Je n'ai pas fait ces calculs. Mais le fait est que tout va coûter plus cher. Ainsi, l'association des propriétaires fonciers HEV calcule qu'en raison des assainissements forcés, les loyers d'un appartement de 100m2 augmenteront en moyenne de 140 francs par mois, selon une étude de l'Office fédéral de l'énergie Bfe".
L'orientation de la politique des transports de l'UPSA changera-t-elle en fonction du résultat du 13 juin 2021 ?
Urs Wernli : "Non. L'UPSA est et reste ouverte à l'innovation, mais elle rejette les mesures qui impliquent une redistribution unilatérale et n'apportent aucune amélioration".
Source de l'interview : Union professionnelle suisse de l'automobile